Ce n’est pas tous les jours que l’on fête l’hiver en grande pompe.
C’est dans un vrai château, enneigé avant l’heure, que Z et Anjoudémon nous convient à célébrer chaleureusement les froidures à venir. Dès la grille passée, la surprise nous saisit déjà : Un blizzard, une tempête de neige, des flocons, dans ce mois de novembre plutôt morne, balaient la massive bâtisse alors que nous approchons.
Le blanc, chasse le gris. La magie des lieux nous recouvre déjà. Renforcée par une décoration évoquant la faune et la flore hivernale, l’ambiance est posée avant même de franchir le hall.
Si la demeure paraissait immense vue de l’extérieur, ses volumes intérieurs impressionnent plus encore. Dès l’entrée, où l’hôtesse rouge gourmande couvre les invités de bises de bienvenue, les yeux s’écarquillent, les têtes se lèvent pour suivre l’escalier en bois massif qui mène aux délices des altitudes.
La chaleur enveloppe, l’excitation naît déjà au creux des ventres. Sur la droite, un vaste salon transformé en piste de danse. Des corps s’animent en musique dans le tamisé multicolore. Une sensuelle créature toute de sombre vêtue, se déhanche comme sur une piste noire. Un beau black bien charpenté accompagne une demoiselle, collant sa carrure contre la sienne pour mieux s’enrouler dans les avalanches rythmées de son bassin. Une voluptueuse hôtesse au décolleté infini débarrasse les convives. La fête de l’hiver peut commencer.
Sur la gauche, un autre salon est dédié au bar et au buffet. La lumière chaude et l’ambiance feutrée, des fauteuils aux quatre coins, rappellent les fumoirs d’antan.
Sur un des tabourets, un élégant monsieur dans la force de l’âge semble d’ailleurs déçu de ne pas avoir la permission d’y allumer son barreau de chaise. Entre alors un couple dans le ton. Lui porte un pull aux motifs colorés et rayés et un bonnet de laine à pompon ; elle, pourtant en robe noire et sexy, dont le peu de longueur nous laisse entrevoir ses jambes superbes et sa douce intimité nue, arbore deux bottes de neige en fourrure.
Remarqués, ils se verront proposés du vin chaud par les barmens, complices.
Les bulles font leur effet. Les invités solitaires sont sur le point de débarquer, l’impatience de certains couples se fait ressentir, et déjà, des mains caressent le nylon, dégustent la peau, quand elles se sont pas tout simplement saisies pour être traînées vers les hauteurs. Les pistes appellent les skieurs.
Les talons claquent en rafales sur les marches de l’escalier, la percussion presque mécanique d’un remonte-pente pour bas-résilles. Au premier, le terrain de jeu est immense. Plusieurs espaces, plusieurs ambiances, les vastes chambres se remplissent rapidement. Dans l’une d’elles, éclairée aux néons, un lit ancien accueille le corps offert d’une belle brune nue. Les mains et les genoux sur le matelas, le cul levé, elle tend sa croupe ronde aux sportifs de passage pour les vider de leurs pulsions obscènes.
Dans une petite chambre, une croix de saint André, un carcan, un cheval d’arçon recouvert de cuir et quelques équipements semblent attirer les curieux. Appuyé contre la porte, le couple d’hivernaux au bonnet et aux bottes se murmurent des secrets que leur sourires trahissent, leurs yeux déjà en quête de joueurs. Plus loin, dans une pièce plus vaste, un matelas rond accueille déjà une grande blonde élancée, aux cheveux fauves et à l’air sauvage, qui s’active sur les bâtons gorgés d’envie de nombreux amants.
Ces derniers tournent autour de la belle pour lui présenter leur tige tantôt aux lèvres, tantôt aux fesses. Un par un, elle les videra avec soif. Dans une autre chambre d’antan, les flammes des bougies sur la cheminée témoignent de la jouissance partagée des quatre couples qui se partagent les lieux, deux par deux. Une baise au flambeau dont les chants et les cris emplissent rapidement tout l’étage.
La chaleur monte, la fête orgiaque se répand dans chaque coin et recoin du vaste bâtiment. Dans le couloir, même, on surprend cette panthère noire en cuir, dont la bouche ne désemplie pas. Quatre hommes l’entourent, trois se succèdent entre ses lèvres affamées, tandis qu’un quatrième la saute vigoureusement, jouissant de son cul magnifique sous les yeux amusés et fiers de son mari candauliste.
Nouvelle remontée d’escalier. Le second étage nous réserve encore de belles surprises. Les chambres sont remplies. Dans celle-ci, une petite brune vautrée sur une table médicale, les pieds dans les étriers, se fait prendre par de jolis garçons, en enfilade. Dans celle-là, deux chaudes salopes se donnent en spectacle devant un public chauffé à blanc, aux dards sortis et prêts pour l’assaut. Leurs bouches se fondent littéralement l’une dans l’autre. Leurs mains pressent leurs mamelles pointues et écartent leurs cuisses et leurs lèvres nues. Leurs chairs ainsi dévoilées s’offrent cruellement aux yeux de leurs amants potentiels, tous dans l’attente d’un signe, d’un clin d’oeil ou d’un sourire pour enfin les rejoindre. Dans la grande pièce du fond, là, une table de poker ingénieusement posée au centre sert de scène à une gourmande insatiable qui n’en finit plus de s’empaler sur les doigts de son mari. Elle invite enfin un élégant prétendant croisé sur la piste de danse à venir occuper sa bouche pendant le spectacle.
L’effort fait souffler, crier, râler et jouir, mais finit toujours par vider. Redescente. Dans le bar feutré, les bouchons volent, les coupes et les verres se remplissent à la chaîne alors que disparaissent les parts de tarte aux myrtilles.
Une grande brune en vinyl rouge croise et décroise ses jambes nues pour afficher son abricot tatoué et attiser encore plus les appétits. Sur la piste de danse, qui ne désemplie pas malgré l’appel charnel des hauteurs, au milieu des corps agités, une autre créature se déchaîne sur la musique, nue comme un ver. Son compagnon fouette ses contours aguicheurs avec un martinet rouge. Une autre, somptueuse, tout juste vêtue d’un string ficelle et d’un court soutien-gorge blancs comme neige, qui tranchent avec sa peau chaude et noire, se meut dans des postures tantôt sensuelles, tantôt obscènes. Une transe vite hypnotique pour l’assistance, qui invite aux ébats les plus sauvages. La chaleur piquante de cet hiver charnel l’encourage. L’envie remonte vite, dure. Les pistes appellent, crient, râlent et jouissent. La saison ne fait que commencer…