Peintre, assassin, mort jeune, sans atelier ni élèves et pourtant un Maître..Il était tellement réaliste dans ses peintures qu’il utilisait de vrais cadavres comme modèles. Ca change des peintres ultra sensibles et vaporeux. Le Caravage, c’est la street. C’est la rue.
Le Caravage, il trainaît qu’avec des putes et dans des endroits mal famés. Il a un casier tel que de nos jours, il serait OQTF direct. Un peu morbide également, pour ses tableaux aux scènes religieuses dramatiques, il voulait capturer la souffrance, la mort et les expressions humaines avec une précision troublante. On raconte notamment que pour peindre La Mise au tombeau ou La Mort de la Vierge, il aurait fait poser un véritable corps sans vie, ce qui choqua beaucoup à l’époque.
Son obsession pour le réalisme et la vérité crue a contribué à faire de lui un maître du clair-obscur… mais aussi un personnage sulfureux dont la vie fut aussi dramatique que ses œuvres.





Cher Z, c’est un peu caricatural ton post sur Caravage… Tu fais la part belle à la légende.
Caravage, c’est pas que la street et les putes. Ce n’est pas dans la rue ou dans les bars chelou de Rome qu’il aurait trouvé des clients, qui faisaient partie de l’élite.
Je me permets de réagir parce que j’adore Caravage et mon job est de parler d’art… En tous cas, c’est sympa de parler de Caravage sur ton site.
Mon cher Z,
Même si le côté « racaille » du Caravage a été très exagéré par l’historiographie, il n’en était pas moins effectivement querelleur, ce qui était relativement courant même dans les milieux aristocratiques qu’il fréquentait grâce à son art et aussi par nécessité pour en vivre. Comme à l’époque, les différends se réglaient à l’épée et pas à coups d’insultes d’automobilistes, cela lui a valu ennuis et exils. C’était aussi un bon vivant. Il se dit qu’il n’hésitait pas à prendre des putains pour modèles à ses madones, mais il n’était pas le seul. A part pour les portraits officiels, une Dame digne de ce nom ne posait pas pour un peintre à l’époque…
Le tableau que tu exposes en haut à gauche est sans doute son chef d’oeuvre : « la décollation de St Jean Baptiste », vaste panneau beaucoup plus large que la photo, que l’on peut voir dans la cathédrale St Jean de Malte – j’eus cette chance – aux allures de forteresse de l’extérieur et joyau baroque une fois à l’intérieur, parmi tous les chefs d’oeuvre dont elle regorge dans ses chapelles.
Enfin, je recommande la BD de Manara, même si ce dernier n’a pas oublié qu’il était spécialiste de BD érotique à cette occasion et sacrifie quelque peu à la légende…
Merci pour cet article en tout cas !
Ah si , il a eu des élèves et toute une génération devenue caravagesque…
à commencer par Ribera (dommage l’expo au petit palais vient de se terminer) MAIS en ce moment chez Jacquemart-André, Artmisia héroïne de l’art…jusqu’au 3 aout