La Cage d’Escalier, by Z

Une petite histoire inspirée de quelques unes de mes expériences. Bonne lecture.

Pour vous, je m’appelle Jean. 38 ans, célibataire, un gars banal qui crèche au cinquième étage de cette tour HLM déglinguée.

Il est un peu après minuit, et je suis rincé après une journée à trimer sur des chiffres dans mon bureau de comptable. Le sommeil vient pas, alors je me dis que je vais descendre fumer une clope dans l’escalier, comme souvent. J’aime ce coin la nuit – c’est calme, désert, et l’air frais me change de mon appart qui pue le renfermé. J’attrape mon paquet de Marlboro, mon briquet, enfile un sweat gris élimé et des baskets pourries, et je sors sans un bruit. Ma porte claque doucement, et je descends les marches, les mains dans les poches, la tête dans le brouillard.

Entre le quatrième et le troisième étage, je pile net. Y’a des sons bizarres – pas forts, mais étranges, comme des souffles étouffés, des frottements discrets, un murmure ou deux. Mon cœur fait un bond. À cette heure, l’immeuble est un tombeau, tout le monde dort. Je tends l’oreille, intrigué, un peu sur les nerfs. Les bruits viennent d’en bas, entre le troisième et le quatrième. Je descends une marche, puis deux, silencieux comme un voleur, et je jette un œil par-dessus la rambarde. Putain de merde, qu’est-ce que je vois ?

Sous la lumière jaunâtre d’une ampoule qui grésille, y’a deux meufs et trois mecs, en plein milieu d’un truc… bordel, ils baisent, là, dans l’escalier ! Je me fige, ma clope toujours dans la poche, oubliée. La lumière vacille, la minuterie fait son caprice – elle s’éteint d’un coup, plongeant tout dans le noir. J’entends des souffles, des frottements, et une voix féminine, un chuchotis à peine audible : « Pas un bruit, remplis-moi. » Une autre voix, grave, répond : « Tais-toi, prends ça. » La lumière revient avec un clic, et je vois clair.

La première meuf, une brune que je crois reconnaître vaguement – une nana du coin, souvent en bas avec des airs de provocatrice – est à quatre pattes sur les marches, son corps luit de sueur. Elle porte un truc en résille noire déchiré de partout, des trous qui laissent voir ses seins lourds qui pendent et son cul charnu qui tremble. Ses talons noirs sont plantés dans le béton, immobiles. L’autre, une grande avec des cheveux noirs qui lui tombent jusqu’en bas du dos, est contre le mur, une jambe relevée sur l’épaule d’un mec. Elle a une tenue résille pareille, mais avec des talons rouges qui brillent, et son cul bombé bouge doucement. Elles sont magnifiques, des corps à tomber, mais couvertes de… putain, c’est du sperme, ça dégouline sur elles, ça brille sous la lumière.

Les mecs, trois hommes en capuche, sont imposants, silencieux comme des ombres. Un trapu baise la brune à quatre pattes, ses mains sur ses hanches, il va et vient sans claquer, juste un souffle rauque. Un grand, genre basketteur, pénètre la meuf contre le mur, sa queue énorme entre et sort, et un mince se branle à côté, prêt à gicler. Je cligne des yeux, sonné, mais je peux pas bouger. C’est comme un porno muet, mais en vrai, sous mon nez.

Le trapu murmure à la brune, « Ouvre plus, j’vais jouir, » et elle hoche la tête, étouffant un gémissement dans sa main. Il gicle en elle, un flot blanc épais coule sur ses cuisses, dégouline sur les marches en silence. Elle ramasse le sperme avec ses doigts, le porte à sa bouche, le lèche lentement, les yeux fermés. La lumière s’éteint encore, et j’entends la grande chuchoter : « Remplis-moi encore, j’veux tout. » Le grand répond, « T’es une salope, tiens. » La lumière revient, et je vois la grande récupérer le foutre qui coule de sa chatte, le sucer avec ses doigts, un filet blanc sur ses lèvres.

Je sens une chaleur me monter dans le ventre, un mélange de choc et d’un truc que je veux pas nommer. C’est crade, mais ça me fait bander malgré moi. Elles se rapprochent, et là, ça part en vrille. Elles s’embrassent, un baiser muet mais gluant, leurs langues mélangent le sperme, un filet blanc coule entre leurs lèvres, elles l’aspirent ensemble, se le passent comme un jeu. La brune murmure, « J’veux ton foutre, » et la grande répond, « Prends-le, salope. » Le mince s’avance, gicle sur le visage de la brune – un jet qui lui couvre les joues, le menton, les lèvres, ça dégouline sur son cou – et elle lèche tout, silencieuse. Il va sur la grande, lui remplit la bouche, elle avale sans un bruit, un filet blanc coule sur son menton, et elles se lèchent mutuellement, partageant chaque goutte.

La lumière s’éteint une troisième fois, et j’entends le trapu murmurer : « À quatre pattes, maintenant, j’te gave. » Des frottements, un souffle étouffé, et la lumière revient. La grande est à quatre pattes sur les marches, le trapu la pénètre doucement, jouit en elle, son cul dégouline, un mélange de sperme qui coule sur ses jambes. Elle ramasse avec ses doigts, le donne à la brune, qui chuchote, « Putain, c’est bon, » et lèche goulûment. Le grand prend la brune sur la rambarde, une jambe relevée, il la remplit, un flot épais déborde de sa chatte, elle tremble, étouffe un gémissement dans sa manche, et la grande récupère le foutre sur ses cuisses, le suce avec un regard de dingue.

Le mince murmure, « Ouvrez vos gueules, » et elles obéissent. Il gicle sur leurs deux visages, un double jet qui éclabousse leurs joues, leurs seins, leurs cous, ça coule en rigoles blanches sur leurs bodys en lambeaux. Elles se lèchent encore, silencieuses, leurs langues ramassent tout, leurs corps luisent de sueur et de sperme, le sol est trempé, une flaque blanche sous elles. La brune chuchote, « Encore, » et la grande répond, « J’en veux plus. » Ça dure une heure – sperme partout, dans leurs chattes, leurs bouches, sur leurs visages, leurs cuisses, le béton crade. Elles s’en gavent, se le partagent, adorent ça sans un cri.

Je suis collé au mur, ma clope oubliée, ma main qui tremble. Mon froc est tendu, ma respiration lourde, mais je fais pas un bruit. Les mecs se rhabillent, capuches relevées, et se barrent sans un mot, descendant l’escalier comme des fantômes. Les deux meufs, pantelantes, couvertes de foutre, ramassent des manteaux par terre, les enfilent par-dessus leurs tenues trempées. La brune murmure, « Tu dors chez moi ? » La grande répond, « Ouais, j’suis crevée, pleine de leur sperme. » Elles montent, passent à deux mètres de moi sans me voir – je suis dans l’ombre, invisible.

Elles disparaissent au quatrième, et je reste là, sonné. Je descends voir : le béton est mouillé, des traces blanches brillent, une odeur de sexe flotte. Je remonte chez moi, le cœur battant, allume enfin ma clope, mais mes mains tremblent. Ces meufs, ces mecs, ce sperme partout, ces chuchotis – j’ai jamais vu un truc aussi silencieux, aussi dégueulasse, aussi excitant. Cette nuit, l’escalier est devenu autre chose, et moi, je sais pas si je vais fermer l’œil.

Jean.

2 commentaires

  1. Bravo, c’est très bien écrit, nous y étions, la dans l’escalier, juste dans l’autre coin, dans l’ombre et tu ne nous as pas vu non plus.
    On a retenu notre souffle jusqu’à la dernière ligne.
    Bon week-end à tous

  2. Cher Zohair, tu as une belle plume et un style entraînant (au delà de ta personnalité qui met tout le monde à l’aise). Tu devrais mettre à profit ce talent pour relater tes pérégrinations dans un recueil des aventures inavouables dont tu es le témoin privilégié. Je suis persuadé que tu as matière à conter auprès d’un large public que notre milieu fascine secrètement. Amitiés, Olive

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